_ _

_ _

samedi 26 février 2011

DESCENTE INCERTAINE VERS LES TERRES AUSTRALES

De DE CHILOE A LA CARRETERA


Nous n'avons pas choisi la facilite pour descendre vers les confins de l'Amerique du Sud... ce qui a bien pimente notre route!!
Puerto Montt est une ville d'ou la plupart des gens passent en Argentine pour descendre en Patagonie. Pourquoi? Et bien parce que continuer par le Chili est une vraie epreuve, qui peut se reveler mythique comme cauchemardesque: peu ou pas d'infrastructures touristiques, routes en mauvais etat, transports tres incertains voire inexistants, nature sauvage...

Nous, on a decide de rester au Chili le plus longtemps possible!! Nous essairons donc d'emprunter la Carretera Australe, cette route souvent piste qui se faufile sur le mince bout de terre chilien entre la Cordillere des Andes et l'Ocean Pacifique.
C'est ainsi qu'apres une nuit dans une auberge glauquissime de Puerto Montt, nous empruntons par bus le tout dernier troncon de la mythique route Panamericaine. Cette route qui traverse et relie les Ameriques, de l'Alaska a l'ile de Chiloe, au Chili, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, l'Amerique centrale etc.

Nous arrivons a Chiloe, une ile hors du temps, ou toutes les femmes tricotent, ou les eglises ont deux clochers et sont tout en bois a l'interieur, ou les maisons sont sur pilotis, et ou le saumon est sans doute le meilleur du monde. Une question s'impose vite: comment quitter cette ile sans repasser par le nord? Il existe un petit ferry, un seul par semaine, qui part pour Chaiten, cette ville encore enfouie sous les cendres depuis l'irruption de mai 2008. Les bureaux du ferry sont fermes... On va tenter le tout pour le tout. Anne-Laure, sur le quai, invoque le dieu Pablo Neruda pour qu'on soit pris a bord... et ca marche!!!!! Nous navigons sur les eaux noires du Pacifique pour rejoindre Chaiten qui fut notre premier village fantome traverse, et une etape assez bouleversante (voir article ci-dessous) .

Chaque jour de cette descente est une totale improvisation. Nous devons nous adapter aux quelques bus qui passent, pour des destinations qui ne sont pas forcement celles auxquelles nous pensions. Nous nous arretons dans des villages perdus, ou les chiens errants et les chevaux sont aussi (peu) nombreux que les hommes, et ou l'electricite reste une variable aleatoire.
C'est une atmosphere etrange, de bout du monde, ou l'authenticite est palpable.

Mais au fil des jours, l'incertitude de cette route devient trop grande. Il semble de plus en plus difficile de continuer vers le sud: pas de transport, et bientot la fin de la route (les fiords!). Il nous faut passer en Argentine. Mais a cet endroit, c'est quasi-impossible!! Il nous faudrait des jours et des jours... Heureusement, le petit aeroport du coin dessert le Sud de la Patagonie! Nous nous lancons... et tournons la page Carretera Australe, pour ouvrir celle du grand parc de Torres del Paine!

DE CHILOE A LA CARRETERA

L'ACCUEIL CHILIEN EN RETROUVANT ANNE-LAURE

RETROUVAILLES! SANTIAGO


Après notre virée nordique désertique, nous voici de retour à Santiago oú nous retrouvons la super soeurette!
En effet Anne-Laure nous rejoint pour partager un bout de route avec nous vers le sud du Chili et la PATAGONIE!!

Ensemble, notre cri de guerre sera vite : "Au chili tout le monde est gentil!"
Nous sommes acueillis au Chili comme nul part ailleurs au cours de notre voyage.
Nous avions en effet des contacts sur place, des amis, de la famille, mais l'accueil offert est bluffant!
La famille Léon sera notre hôte pendant plus d'une semaine, de Santiago à Lican Ray, en passant par Viña Del Mar! En plus de leur accueil plus que chaleureux, ils nous apprennent toute sorte de choses, pratiques et historiques, sur leur pays et les villes traversées. Encore merci à eux!

VALPARAISO, VILLE POETIQUE ET SURPRENANTE

Durant ces premiers jours à trois, c'est la fête au coeur de la capitale avec Yoly et Paulina. Nous nous perdons ensuite dans les rues follement bigarées et grimpantes de Valparaiso en compagnie de Gonzalo. Nous y decouvrons ensemble, avec l'emerveillement d'un enfant devant une maison de poupée, la maison de Pablo Neruda, mirador sur ce port du Pacifique. La ville est aussi l'occasion d'une trés belle rencontre avec les amis de Vincent (cousin de Baptiste) au Point Coeur de Valparaiso. (http://heartshome.org/?lang=fr)

LES VOLCANS... LA NATURE... REGION DE PUCON


Avant de partir sur la route australe sauvage, vers la Patagonie, nous réussissons à trouver calme et sérénité à quelques kilomètre du site le plus touristique du Chili. A l'ouest de Pucon, dont les plages du lacs ressemblent à la Cité Interdite un dimanche ensoleillé, nous campons au bord d'un petit lac entouré de montagnes verdoyantes. Ici le camping "green" est tenu par trois quebecois adorables et plus haut en altitude, les "cracoucass" dominent de leurs branches des lagunes, reflets du ciel et des monts. Le cadre est parfais pour la première rando de notre petite troupe!

Le voyage en terre chilienne n'est que bonheur... (bon il faut dire que l'espagnol d'Anne-Laure nous aide pas mal...)

Et tout ca sans parler du repas partagé avec les parents Léon dans leur petit chalet de Lican Ray, qui sera notre zone de repli pour de très appréciables moments de repos!
Les chiliens je vous dis...

jeudi 24 février 2011

CHAITÉN, VILLE DE CENDRE

CHAITEN, VILLE FANTOME


C'est depuis le pont du 'Pincoya', après sept heures de traversée sur une mer couleur mazout, que nous apercevons la ville de Chaitén.
Anéantie, emportée par un nuage de cendres.
La ville a été littéralement applatie par la nature au creux de laquelle les hommes s'étaient fait une petite place. Jusqu'au mois de mai 2008, tout le monde avait oublié que le mont Chaitén était un volcan.
Une profonde plage de sable gris, mélange de cendres, d'eau et de cailloux s'étend entre l'océan et la ville fantôme. Des cadavres de troncs calcinés la jonchent, quelques rapaces décrivent des cercles serrés au dessus de nos têtes.
Nous en oublions de chercher une auberge pour la nuit et nous éloignons du rivage, attirés par la marée grise et les voitures à demi recouvertes par la sinistre matière.
Plus tard, autour d'une partie de cartes, Javier Alejandro nous expliquera que c'est la rivière prenant naissance sur le mont Chaitén qui, se gorgeant de cendres, a débordé de son lit et fondu sur le village en arrachant les maisons, les arbres et les jeux des parcs...
En nous enfoncons plus loin vers la rivière, les maisons sont englouties sous un mètre de sable cendré. Nos pas nous conduisent au niveau des poignées des portes des maisons.
Ce matin, au réveil, même les chevaux en liberté semblent perdus et errent aux abords de la station essence qui vient d'être réimplantée. Sur les 5000 habitants de Chaitén évacués le 2 mai 2008, une poignée est revenue et reconstruit elle même sa ville. Le ravitaillement en eau est parcimonieux: ce sont les cuves sur les toits recueillant l'eau de pluie et la rivière du coin qui alimentent les maisons. L'électricité, quant à elle, fonctionne le soir entre 21h et 23h, en attendant mieux. L'Etat a en effet rechigné longuement à reconstruire le réseau local d'électricité, dans l'éventualité d'une réplique plus violente de l'éruption du Chaitén.
L'air profondément mélancolique et las, notre hôtesse septuagénaire souligne l'ironie de devoir repartir de zéro à son âge, sans garantie, puisque la perspective d'une nouvelle éruption plane.
L'attente intemporelle du bus journalier capricieux et dézingué, qui nous conduira un peu plus loin sur la carretera austral, nous installe dans cette impression étrange d'un village hors du monde et du temps, qui s'échine à renaître de ses cendres.
Article redige par Anne-Laure

mardi 1 février 2011

PETIT CHANGEMENT D'ITI...


Nous avons modifié notre itineraire initial ; nous ne sommes donc pas allés en Nouvelle Calédonie afin de profiter á fond de la Nouvelle Zelande, et nous avons decidé de passer par le sud de l'Amerique du Sud, la Patagonie et n'aurons sans doute pas le temps de visiter ces beaux pays que sont le Perou et la Bolivie!

La prochaine fois!