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mardi 3 mai 2011

BUENOS AIRES, LA FIN D'UN VOYAGE

BUENOS AIRES



Ca y est, nous avons retrouvé nos familles, nos amis, notre pays... et toutes ses douceurs culinaires! Nous sommes rentrés, mais le voyage n'est pas terminé... Allons, il est temps de boucler ce blog. Nous vous offrons un petit rab' avec notre dernière étape, BUENOS AIRES!

Nous découvrons la capitale Argentine après un petit vol depuis "el fin del mundo". Nous nous laissons trainer et porter dans cette ville qui nous rappelle beaucoup l'Europe et Paris.

Pourtant, nous sommes bien en Argentine : danseurs de tango, viande délicieuse "vuelta y vuelta", sans oublier le défilé des mères de la Place de mai. Ces mères, qui sont plutôt des petites grands-mères aujourd'hui, ont perdu leurs fils, "disparus" pendant la dictature. Elles ont commencé à se rassembler en 1977, bravant l'interdiction de rassemblement public, demandant quel était le sort de leurs enfants dont elles n'avaient aucune nouvelle. Aujourd'hui, elles n'ont toujours pas de réponse à leurs questions, mais elles continuent de défiler silencieusement, tous les jeudi après-midi, en souvenir de leurs enfants "disparus".

C'est donc dans cette jolie ville, chargée d'histoire et pleine de couleurs, que s'achève notre périple.
Le temps des retrouvailles s'annonce, ces moments tant attendus.
Nous rentrons en France, épuisés et heureux, avec le coeur chargé de souvenirs extraordinaires, de toutes ces rencontres que nous n'oublierons jamais, et de tous ces paysages fabuleux... Nous avons rapporté des contes traditionnels de chaque pays, et allons essayer d'en faire un petit recueil!
D'autres projets s'annoncent, mais le rêve de voyager, encore, est plus fort que jamais!

MERCI A TOUS DE NOUS AVOIR SUIVI DURANT CE GRAND VOYAGE! A BIENTOT!

dimanche 13 mars 2011

USHUAIA, FIN DEL MUNDO

USHUAIA, FIN DEL MUNDO...


Alors que cela n'était pas du tout prévu, nous prenons le bus pour le bout du monde, Ushuaia et "La Tierra del fuego"! En effet, beaucoup de gens nous avaient dit que ça ne valait pas le coup, "aucun intérêt!".

Après avoir traversé le mythique détroit de Magellan, nous sommmes donc arrivés en ne nous attendant à rien, et quelle bonne surprise! Cette ville portuaire entourée de montagnes, mais surtout, son parc national, où il fait vraiment bon randonner et camper, visités par les caracaras et quelques aigles et vautours... c'était (encore une fois) magnifique!
Il est vrai que la ville elle-même, très touristique n'a pas un grand intérêt, mais venons-nous en ces contrées lointaines pour une visite citadine...?
I don't think so.

Nous profitons donc de ces forêts et montagnes aux parfums particuliers... de bout du monde.

mardi 8 mars 2011

UN TREK MYTHIQUE AU COEUR DE LA PATAGONIE

TORRES DEL PAINE, AU COEUR DE LA PATAGONIE


Nous qui aimons marcher et avons soif de nature et de beaute, ne pouvions pas passer a cote d'un trek dans le mythique parc national Torres del Paine!

Ce parc, situe entre la Cordillere des Andes et les steppes de Patagonie, est un petit bijou naturel. L'heterogeneite des paysages est impressionnante.
Nous marchons donc 4 jours, tantot dans des forets touffues, tantot dans des steppes, le long de glaciers et de lacs aux couleurs merveilleuses. Nous sommes accompagnes par le bruit tonitruant des blocs de glaces qui se detachent, le chant des rivieres, le grondement des torrents, et Yves Duteil, revisite avec talent par Anlo (merci a la CONAF pour tous ces jolis petits ponts de bois qui jalonnent les sentiers!).
Le soleil ne nous aura abandonne qu'une fois, le troisieme soir, le temps pour Baptiste de nous construire un abri contre la pluie et le froid. Et au tout petit matin, c'est une nature enchanteresse qui s'offre de nouveau a nous en nous devoilant une vallee digne des paysages les plus beaux qu'on ai jamais vus!
De TORRES DEL PAINE, AU COEUR DE LA PATAGONIE

En rentrant au village de Puerto Natales, nous oublions vite nos quelques courbatures autour d'une grosse pizza et d'un bon vin. Car ceux qui affirment que les pizzas italiennes sont les meilleures du monde et le vin francais le plus delicieux qui soit devraient aller faire un tour du cote du Chili... Il se pourrait bien qu'ils soient surpris...

vendredi 4 mars 2011

EL GLACIAR Y EL CALAFATE

EL GLACIAR Y EL CALAFATE


Postés à Puerto Natales, coté Chilien, nous partons pour une excursion argentine, en direction de El calafate et du fameux Perito Moreno, fierté du pays, glacier gigantesque (30kms de long, 60m de haut et 5000m de front!)...
L'étape fait partie des immanquables de la Patagonie et donc est le RDV des touristes..., mais dès notre arrivée, aucune deception, face à une telle force et beauté de la nature! De plus, de nombreuses passerelles sont amménagées en promenades face au mur de glace, dispersant ainsi les touristes,
... le ciel se décharge de ses quelques nuages, les somments alentours se dégagent...
...et nous avons l'impression de voler un instant de majesté quand, à quelques mètres, entre nous et le rideau blanc pur, un condor des andes nous nargue de son vol planant et silencieux, nous laissant là, figés, le souffle coupé...
Instant magique!
Baptiste est de nouveau aux anges le surlendemain lors d'une balade au bord du lac Argentino, entouré de monts enneigés et visité par quelques flamants roses et ibis à face noire. A ces jolis compagnons viennent s'ajouter ensuite des caracaras et des faucons, en chasse dans la steppe environnante! Que demande le peuple?

De EL GLACIAR Y EL CALAFATE


D'autres animaux se baladent dans la campagne patagone et s'ajoutent ainsi aux innombrables moutons (apportés par les anglais) : les Guanacos(cousin du Lama) et des Nandous (sorte de petite autruche). Quelle faune étrange pour nos yeux européens!

samedi 26 février 2011

DESCENTE INCERTAINE VERS LES TERRES AUSTRALES

De DE CHILOE A LA CARRETERA


Nous n'avons pas choisi la facilite pour descendre vers les confins de l'Amerique du Sud... ce qui a bien pimente notre route!!
Puerto Montt est une ville d'ou la plupart des gens passent en Argentine pour descendre en Patagonie. Pourquoi? Et bien parce que continuer par le Chili est une vraie epreuve, qui peut se reveler mythique comme cauchemardesque: peu ou pas d'infrastructures touristiques, routes en mauvais etat, transports tres incertains voire inexistants, nature sauvage...

Nous, on a decide de rester au Chili le plus longtemps possible!! Nous essairons donc d'emprunter la Carretera Australe, cette route souvent piste qui se faufile sur le mince bout de terre chilien entre la Cordillere des Andes et l'Ocean Pacifique.
C'est ainsi qu'apres une nuit dans une auberge glauquissime de Puerto Montt, nous empruntons par bus le tout dernier troncon de la mythique route Panamericaine. Cette route qui traverse et relie les Ameriques, de l'Alaska a l'ile de Chiloe, au Chili, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, l'Amerique centrale etc.

Nous arrivons a Chiloe, une ile hors du temps, ou toutes les femmes tricotent, ou les eglises ont deux clochers et sont tout en bois a l'interieur, ou les maisons sont sur pilotis, et ou le saumon est sans doute le meilleur du monde. Une question s'impose vite: comment quitter cette ile sans repasser par le nord? Il existe un petit ferry, un seul par semaine, qui part pour Chaiten, cette ville encore enfouie sous les cendres depuis l'irruption de mai 2008. Les bureaux du ferry sont fermes... On va tenter le tout pour le tout. Anne-Laure, sur le quai, invoque le dieu Pablo Neruda pour qu'on soit pris a bord... et ca marche!!!!! Nous navigons sur les eaux noires du Pacifique pour rejoindre Chaiten qui fut notre premier village fantome traverse, et une etape assez bouleversante (voir article ci-dessous) .

Chaque jour de cette descente est une totale improvisation. Nous devons nous adapter aux quelques bus qui passent, pour des destinations qui ne sont pas forcement celles auxquelles nous pensions. Nous nous arretons dans des villages perdus, ou les chiens errants et les chevaux sont aussi (peu) nombreux que les hommes, et ou l'electricite reste une variable aleatoire.
C'est une atmosphere etrange, de bout du monde, ou l'authenticite est palpable.

Mais au fil des jours, l'incertitude de cette route devient trop grande. Il semble de plus en plus difficile de continuer vers le sud: pas de transport, et bientot la fin de la route (les fiords!). Il nous faut passer en Argentine. Mais a cet endroit, c'est quasi-impossible!! Il nous faudrait des jours et des jours... Heureusement, le petit aeroport du coin dessert le Sud de la Patagonie! Nous nous lancons... et tournons la page Carretera Australe, pour ouvrir celle du grand parc de Torres del Paine!

DE CHILOE A LA CARRETERA

L'ACCUEIL CHILIEN EN RETROUVANT ANNE-LAURE

RETROUVAILLES! SANTIAGO


Après notre virée nordique désertique, nous voici de retour à Santiago oú nous retrouvons la super soeurette!
En effet Anne-Laure nous rejoint pour partager un bout de route avec nous vers le sud du Chili et la PATAGONIE!!

Ensemble, notre cri de guerre sera vite : "Au chili tout le monde est gentil!"
Nous sommes acueillis au Chili comme nul part ailleurs au cours de notre voyage.
Nous avions en effet des contacts sur place, des amis, de la famille, mais l'accueil offert est bluffant!
La famille Léon sera notre hôte pendant plus d'une semaine, de Santiago à Lican Ray, en passant par Viña Del Mar! En plus de leur accueil plus que chaleureux, ils nous apprennent toute sorte de choses, pratiques et historiques, sur leur pays et les villes traversées. Encore merci à eux!

VALPARAISO, VILLE POETIQUE ET SURPRENANTE

Durant ces premiers jours à trois, c'est la fête au coeur de la capitale avec Yoly et Paulina. Nous nous perdons ensuite dans les rues follement bigarées et grimpantes de Valparaiso en compagnie de Gonzalo. Nous y decouvrons ensemble, avec l'emerveillement d'un enfant devant une maison de poupée, la maison de Pablo Neruda, mirador sur ce port du Pacifique. La ville est aussi l'occasion d'une trés belle rencontre avec les amis de Vincent (cousin de Baptiste) au Point Coeur de Valparaiso. (http://heartshome.org/?lang=fr)

LES VOLCANS... LA NATURE... REGION DE PUCON


Avant de partir sur la route australe sauvage, vers la Patagonie, nous réussissons à trouver calme et sérénité à quelques kilomètre du site le plus touristique du Chili. A l'ouest de Pucon, dont les plages du lacs ressemblent à la Cité Interdite un dimanche ensoleillé, nous campons au bord d'un petit lac entouré de montagnes verdoyantes. Ici le camping "green" est tenu par trois quebecois adorables et plus haut en altitude, les "cracoucass" dominent de leurs branches des lagunes, reflets du ciel et des monts. Le cadre est parfais pour la première rando de notre petite troupe!

Le voyage en terre chilienne n'est que bonheur... (bon il faut dire que l'espagnol d'Anne-Laure nous aide pas mal...)

Et tout ca sans parler du repas partagé avec les parents Léon dans leur petit chalet de Lican Ray, qui sera notre zone de repli pour de très appréciables moments de repos!
Les chiliens je vous dis...

jeudi 24 février 2011

CHAITÉN, VILLE DE CENDRE

CHAITEN, VILLE FANTOME


C'est depuis le pont du 'Pincoya', après sept heures de traversée sur une mer couleur mazout, que nous apercevons la ville de Chaitén.
Anéantie, emportée par un nuage de cendres.
La ville a été littéralement applatie par la nature au creux de laquelle les hommes s'étaient fait une petite place. Jusqu'au mois de mai 2008, tout le monde avait oublié que le mont Chaitén était un volcan.
Une profonde plage de sable gris, mélange de cendres, d'eau et de cailloux s'étend entre l'océan et la ville fantôme. Des cadavres de troncs calcinés la jonchent, quelques rapaces décrivent des cercles serrés au dessus de nos têtes.
Nous en oublions de chercher une auberge pour la nuit et nous éloignons du rivage, attirés par la marée grise et les voitures à demi recouvertes par la sinistre matière.
Plus tard, autour d'une partie de cartes, Javier Alejandro nous expliquera que c'est la rivière prenant naissance sur le mont Chaitén qui, se gorgeant de cendres, a débordé de son lit et fondu sur le village en arrachant les maisons, les arbres et les jeux des parcs...
En nous enfoncons plus loin vers la rivière, les maisons sont englouties sous un mètre de sable cendré. Nos pas nous conduisent au niveau des poignées des portes des maisons.
Ce matin, au réveil, même les chevaux en liberté semblent perdus et errent aux abords de la station essence qui vient d'être réimplantée. Sur les 5000 habitants de Chaitén évacués le 2 mai 2008, une poignée est revenue et reconstruit elle même sa ville. Le ravitaillement en eau est parcimonieux: ce sont les cuves sur les toits recueillant l'eau de pluie et la rivière du coin qui alimentent les maisons. L'électricité, quant à elle, fonctionne le soir entre 21h et 23h, en attendant mieux. L'Etat a en effet rechigné longuement à reconstruire le réseau local d'électricité, dans l'éventualité d'une réplique plus violente de l'éruption du Chaitén.
L'air profondément mélancolique et las, notre hôtesse septuagénaire souligne l'ironie de devoir repartir de zéro à son âge, sans garantie, puisque la perspective d'une nouvelle éruption plane.
L'attente intemporelle du bus journalier capricieux et dézingué, qui nous conduira un peu plus loin sur la carretera austral, nous installe dans cette impression étrange d'un village hors du monde et du temps, qui s'échine à renaître de ses cendres.
Article redige par Anne-Laure